TEKSIAL a présenté la 10e édition de baromètre sur Les Français et la rénovation énergétique, réalisé en partenariat avec OpinionWay. L’enquête survient dans un contexte assez spécial. Il y a à la fois les incertitudes liées à MaPrimeRénov’, l’inflation, la hausse du coût de l’énergie et la prochaine interdiction de location des logements classés G. Où se situent les ménages par rapport à ces enjeux écologiques et financiers ?
Baromètre rénovation énergétique : contexte
Personne ne s’attend à atteindre les objectifs de rénovation énergétique pour 2024 (500 000 rénovations par gestes et 140 000 rénovations d’ampleur). D’où, d’ailleurs, la diminution de l’enveloppe MaPrimeRénov’ dans le PLF 2025. Le recours aux certificats d’économies d’énergie baisse également et l’avenir des CEE est assez flou.
En prime, le nombre d’artisans RGE diminue, malgré l’urgence écologique et l’objectif de neutralité carbone. TEKSIAL dévoile donc son baromètre annuel alors que la rénovation énergétique stagne. L’enquête a porté sur un échantillon de 2031 personnes, constitué selon la méthode des quotas. Les interviews ont eu lieu entre le 13 et le 17 septembre 2024.
Logement des Français et facture d’énergie
Comparativement aux précédents baromètres, de plus en plus de Français ont eu froid dans leur logement malgré l’utilisation du chauffage. Pourquoi ? En partie parce que face à la hausse du coût de l’énergie, ils sont plus nombreux à avoir baissé le chauffage à 19°C, à l’avoir coupé dans certaines pièces l’hiver, voire totalement, ou à avoir éteint la chaudière.
La diminution de la facture énergétique reste donc leur principale raison de faire des travaux de rénovation, devant l’amélioration du confort thermique. Ces données rejoignent celles de l’Observatoire Cetelem. Majoritairement, ils atteignent le résultat espéré. En effet, 59 % des Français disent que les travaux de rénovation ont eu un impact réel sur leurs factures d’énergie un an plus tard.
Travaux nécessaires, aides méconnues
60 % des Français jugent les travaux de rénovation énergétique nécessaires dans leur logement. Sur les 10 années d’existence du baromètre, c’est un record. Cependant, ils s’avèrent incapables de citer une aide à la rénovation. Ils ne mentionnent guère que MaPrimeRénov’, et encore.
En moyenne, ils mettraient un budget de 3 844 € dans des travaux. C’est plus ou moins le reste à charge pour installer une pompe à chaleur. En revanche, cela ne permet pas d’engager une rénovation d’ampleur. Dans le top des travaux faits ou envisagés à court terme, ils citent le changement de fenêtres, l’isolation des combles, le changement de système de chauffage et l’installation de thermostats programmables.
Quant à la réalisation desdits travaux, ils sont 60 % à refuser de « payer plus cher les services d’un artisan ou une entreprise certifiée pour obtenir des garanties concernant les travaux de rénovation ». D’ailleurs, pour choisir ce professionnel, ils privilégient le bouche à oreille à l’utilisation de la liste d’artisans RGE ou de l’annuaire France Rénov’.
Achat / location et performance énergétique
À la visite d’un bien, dans le cadre d’un projet d’achat ou de location, comment vérifier sa performance énergétique ? 47 % des sondés demanderaient à consulter le DPE. C’est logique, même si l’info a fait réagir l’UFC-Que Choisir. Lors de la conférence de presse, leur journaliste voulait savoir s’ils exigeaient un contre-DPE vu la fiabilité de l’outil…
Bref, nous constatons surtout l’intérêt que les acquéreurs portent à la performance énergétique. En effet, outre le DPE, 39 % demanderaient à consulter les factures d’énergie des 12 derniers mois, 37 % s’intéresseraient à l’énergie utilisée pour le chauffage, 28 % procèderaient à un examen visuel pour vérifier l’état d’isolation… Il sont également 23 % à vouloir voir l’audit énergétique en cas de bien classé F ou G. 88 % des personnes interrogées effectueraient au moins une vérification de cet ordre.
Actuellement, certains exigent l’abrogation ou le report de l’obligation de rénovation énergétique des passoires thermiques. Pourtant, le grand public ne semble pas tout à fait du même avis. En effet, 72 % des Français sont favorables à l’interdiction de location des logements classés DPE G à compter du 1er janvier 2025.
Stabiliser et renforcer les dispositifs d’aide
D’habitude, en conclusion de son baromètre, TEKSIAL émet plusieurs propositions à destination des pouvoirs publics. Cette fois-ci, il n’y en a qu’une seule, qui repose sur 3 piliers : stabilité, pérennité, efficience des dispositifs d’aide. Les Français sont prêts à faire des travaux, alors évitons les changements réglementaires qui freineraient la dynamique.
Nous partageons cet avis, à condition de conserver l’évolution réglementaire prévue pour MaPrimeRénov’. Elle implique un DPE obligatoire, dès le 1er janvier 2025, pour bénéficier du parcours monogestes. Cette mesure permettrait de sensibiliser les propriétaires et de massifier les rénovations d’ampleur. Cependant, les dernières annonces de la ministre du Logement laissent prévoir une pérennisation du dispositif mis en place mi-mai.
Source : Quotidiag